Les Inupiaq de la petite Diomède sont un peuple qui vit entre les traditions de chasseur et cueilleur et le monde moderne occidental. Les traditions se perdent de plus en plus, les plus vieux du village apportent leur connaissance dans l’autre monde avec eux. La dernière baleine tuée remonte à 2003. Les baleines se font plus rares, le village de maintenant 100 habitants serait trop petit pour gérer une aussi grosse bête.

Nous avons rencontré certains habitants du village qui chassent et pêchent et nous avons eu la chance de grimper sur le sommet de la Diomède pour chasser le macareux et autres oiseaux marins. Nous avons ramené 6 oiseaux au village, nombre parfait pour nourrir la famille de notre hôte. Notre guide aurait bien aimé abattre un faucon, mais ce sera pour la prochaine fois.

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Crédit photo : Sylvain Lavoie

Le Détroit de Béring regorge d’espèces marines communes et certaines plus particulières comme le crabe bleu, péché en hiver et le crabe roi d’Alaska. Le morse est très prisé, il est au centre de la vie des Diomèdiens. Ils mangent la chair mais sa peau est aussi utilisée pour faire des tambours et des kayaks. Pendant notre séjour, un des chasseurs a ramené un phoque qui a été dépecé directement sur la plage. Les images peuvent êtres choquantes, mais il y avait une beauté de voir l’agilité avec laquelle l’animal était découpé encore chaud. J’ai aussi été touché de voir comment les enfants agissaient avec la bête, de les voir ancré ici et maintenant dans une réalité non virtuelle, mais plutôt très concrète de survie. À chaque prise, certains organes sont préservés à fin d’analyse, pour connaître l’évolution des polluants et des changements climatiques.

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Crédit photo : Sylvain Lavoie

Le prix des denrées est très élevé et le choix est très restreint. Un sac de chips revient à environ 15$, un pot de choucroute près de 45$ ! Les fruits et légumes frais sont absents des deux épiceries de l’île.

Très intéressant fut-il de rencontrer le directeur de l’école qui nous invita à souper et chez qui il y avait une multitude de plats. Il nous expliqua qu’il commande la nourriture par Amazon à des prix réguliers sans frais de livraison. Pas mal ! On aurait bien aimé connaitre l’astuce avant, à retenir pour une prochaine destination isolée.

L’eau n’est pas potable. Elle provient de la montagne mais dans son parcours elle se fait contaminer par des fientes d’oiseaux. Nous utilisions donc de l’eau distillée qui nous était donnée par nos voisin de chambre. Il possédait un distillateur un peu trop petit pour fournir autant d’eau potable à 5 personnes ce qui occasionna quelques moments de rationnement.

Si les hommes chassent, les femmes font la cueillette. Nous avons pu cueillir des baies de saumon qui sont une sorte d’hybride entre la framboise et la mûre. Le goût est assez particulier, à prime à bord, c’est assez étrange. Mais drôlement, plus on en mange, plus on s’habitue, on en développe même une dépendance. Elles ont un goût très neutre et légèrement sûre.

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Crédit photo : Sylvain Lavoie

Un de mes coups de cœur à été la cueillette de, sour green, une herbe sûre. Après une semaine sans manger des légumes frais, quel plaisir de manger cette sorte de laitue sauvage qui est meilleure que n’importe quel légume à feuilles que j’ai pu manger. Surtout de vivre cette opportunité en groupe, les deux pieds dedans, c’est toute une expérience. Il y a aussi des petites patates sauvages ressemblant étrangement à des topinambours.

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Crédit photo : Sylvain Lavoie

Nous avons eu la chance d’être reçu par des amis natifs. Nous avons eu droit à un festin inusité. Au menu ourse polaire et morse, ainsi que du crabe. Toute une expérience pour l’ancien végétarien que je suis.

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Crédit photo : Sylvain Lavoie

Cette article à été rédigé par Sylvain Lavoie, ostéopathe et guide de plein-air